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Profil atypique et harcèlement scolaire: témoignage de Pablo Jean

La scolarité est généralement une période mouvementée et éprouvante pour de nombreux porteurs de TDAH (Trouble du Déficit de l’Attention / Hyperactivité), ainsi que pour beaucoup de hauts-potentiels, et de façon générale pour quasiment tous les profils atypiques.
Entre le malaise ressenti à l’école, le harcèlement scolaire, les problèmes relationnels avec les autres, l’incompréhension des problèmes posés et les diverses crises de sens… nous sommes servis en termes de problématiques que nous pouvons êtres amenés à rencontrer !

Note : cet article a été écrit par Pablo Jean du site Scolarité au top.

Je suis Pablo Jean, et j’aide les ados à profil atypique à réussir leur scolarité et leurs parents à (re)trouver l’harmonie familiale.

Haut-potentiel intellectuel (et émotionnel ^^), je suis heureux d’avoir pu découvrir cette particularité aussi tôt dans ma vie, car à la date où j’écris ces mots (à 19 ans) j’ai beaucoup appris à bien vivre avec et à en faire une incroyable force.

Il s’avère que j’ai vécu tous les problèmes que je viens de citer. Dans cet article, je souhaite vous partager comment je les ai vécus et comment je m’en suis sorti, le tout en bouclant très bien ma scolarité en obtenant mon bac S avec mention bien !

Ces périodes ont été riche d’enseignements, que je souhaite vous transmettre ici. Parents, adultes, adolescents ou plus jeunes enfants, mon but est ici de vous montrer comment vous allez pouvoir permettre à votre scolarité ou à la scolarité de vos enfants d’être la plus heureuse et réussie possible, tout en respectant qui vous êtes.

C’est ce riche parcours ainsi que ma volonté d’aider les autres à surmonter cette période dans les meilleures conditions possibles qui m’ont motivé à devenir auteur, coach et blogueur.

Retour donc sur les plus grosses problématiques que j’ai vécues à l’école…

L’ennui dès la primaire

En primaire, même si j’ai un plutôt bon souvenir de mes classes de CP et CE1, le principal mot que je retiens de ces années est le suivant : ennui. Bien sûr, l’ennui a été présent durant toutes mes années à l’école, mais par la suite, j’ai eu d’autres problèmes à gérer !

Concernant l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, il n’y a rien de surprenant à ce que je me sois ennuyé, puisque je savais déjà lire.

Ce que je trouvais également aberrant était cette impression d’infantilisation permanente. Heureux d’avoir fui cet aspect de l’école maternelle, j’espérais passer un cap en arrivant à l’école primaire, mais il faut avouer que ça s’était au contraire accentué…

En primaire, l’enseignement de la lecture et la façon dont étaient appréhendées les opérations élémentaires me lassaient, et me donnaient l’impression de devoir freiner et même désapprendre certaines choses pour rentrer dans le moule.

À partir du collège, on passe énormément de temps à apprendre par coeur certains théorèmes. Quand on les a déjà bien compris, ça peut vite devenir rébarbatif. Surtout quand ils sont formulés d’une façon qu’on trouve trop longue. Par exemple, je ne comprenais pas pourquoi on nous faisait apprendre la phrase « si un triangle est rectangle, alors le carré de […] » au lieu de retenir une simple égalité pour apprendre le théorème de Pythagore.

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Harcèlement scolaire dès le CM1

Le début de l’école primaire a été plutôt agréable, je m’étais fait quelques amis. À partir de la classe de CE2 mais en particulier de CM1, j’ai commencé à ressentir des changements très désagréable chez les autres élèves de ma classe (vulgarité, moqueries…).

On pourrait penser que c’est dû à la préadolescence. Je pense qu’il y a une part de vrai là-dedans, notamment car il s’agit d’un âge où les enfants commencent à imiter davantage leurs parents ou leurs aînés. Mais c’est en CM2 que ça commença sérieusement à dégénérer.

Dès les premiers jours du mois de septembre de cette année, je me souviens des moqueries et des coups qui commençaient déjà à s’abattre. Cette fois-là, je l’avais senti, tout était dirigé contre moi. J’étais devenu le bouc émissaire de cette classe.

Nul doute que c’était dû au fait que je ne voulais pas changer qui j’étais pour rentrer dans leur moule. Je pense que je m’en doutais déjà un peu. Mais le pire, c’est surtout le fait que c’étaient mes meilleurs amis de l’époque qui avaient déclenché ce harcèlement scolaire… et qui étaient les principaux acteurs.

J’ai eu des difficultés à en parler et à me rendre compte de la situation, mais au bout d’un moment ma mère a pensé à me changer d’école en cours d’année, et c’est ce qu’on a fait. Là-bas, ça ne s’est pas spécialement mieux passé, mais au moins je changeais d’air.

L’enseignement positif : concernant cet épisode des “amis” qui se sont retournés contre moi, j’ai appris à en tirer des leçons. Tout d’abord, je sais maintenant quel est l’impact de notre entourage le plus proche sur nous, et je prends soin d’avoir un entourage qui me tire vers le haut.

En tant que TDAH, vous devez admettre et accepter que vous êtes différent et que vous n’avez pas à en rougir. Suivez votre intuition, faites ce qui vous fait vibrer et vous rencontrerez les bonnes personnes.

Harcèlement: ignorance, solitude et rejet

Au début, le collège ça allait plutôt bien. Jusqu’à la 5ème.

Lors de cette année, tout s’est fait au niveau psychologique. Je n’ai reçu aucun coup, et très peu de brimades verbales. Et malgré tout, ce que j’ai vécu cette année là fut bien pire que mon année de CM2.

Tout tient en trois mots : l’ignorance, le rejet et la solitude. Comme le dirait Robin Williams, “la pire des choses n’est pas d’être seul mais d’être entouré de personnes qui nous font sentir seul”.

En classe, le néant. Tout le monde parlait, rigolait ensemble, tandis que je me taisais et ne pouvais que les observer. Je ne servais éventuellement qu’à donner quelques feuilles à ceux qui me le réclamaient. Si j’essayais d’imiter les autres (en voulant bavarder, blaguer…), je me faisais réprimander, car la plupart des enseignants étaient habitués à ce que je parle très peu.

En récréation, le néant. S’asseoir dans un coin et regarder les autres, la tête perdue dans un torrent d’idées noires, voilà à quoi cela se résumait. De temps en temps, je restais avec mon ami et sa nouvelle classe, avec laquelle il s’entendait super bien.

Et il fallait dire que ça se passait bien, avec eux. Mais malgré toutes nos demandes, on n’a jamais voulu me changer de classe. Alors je m’interdisais de trop les fréquenter, me contentant du rien qu’on me laissait.

Dans ma chambre, le néant. Faire mes devoirs pour le lendemain, penser au vide que j’allais revivre, ruminer une dépression grandissante, voilà tout.

En CM2, j’ignorais ce qu’il allait m’arriver le lendemain. Alors que cette année-là, je savais que ce qui m’attendait, c’était encore et toujours le rien.

Ma mère en particulier voyait bien que ça n’allait pas. On a pris plusieurs rendez-vous, mais le directeur avait changé, et la CPE ne venait même pas. J’entendais que c’était de ma faute, que je ne faisais pas assez d’efforts et que je devais aller vers les autres. Comme si je ne l’avais pas déjà fait, et qu’on ne m’avait pas déjà envoyé valser.

Mais le point positif de tout cela, c’est qu’à partir de cette année, nous avons réellement commencé à nous blinder face à ces phénomènes.

L’enseignement positif : gravez cette phrase sur votre front s’il le faut : “la solitude est une bénédiction, mais être entouré de personnes qui nous font sentir seul est une torture”.

Soyez patients, et encore une fois suivez votre intuition. Vous rencontrerez les bonnes personnes. Ne vous imposez la fréquentation de personnes qui ne vous considèrent pas à votre valeur, ou qui vous ignorent.

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(Image par Alexas_Fotos de Pixabay)

Harcèlement scolaire: l’insistance de l’école

À l’époque, on avait déjà envisagé de faire le CNED, les cours par correspondance, après cette année de 5ème (et notammentcar avec mes absences répétées, j’avais pris l’habitude d’étudier seul).

Mais comme j’écoutais certaines idées reçues consistant à dire que je deviendrais asocial si je le faisais, j’avais dit que je ne voulais pas quitter l’école.

J’ai alors rejoint un nouveau collège en 4ème, et le harcèlement scolaire a repris de plus belle. Et dès l’instant où j’en ai parlé, nous avons immédiatement agi sérieusement pour résoudre le problème.

Et il faut avouer que cet établissement a été assez réactif et a tenté de faire des choses. On a eu un rendez-vous avec le directeur et le CPE, sans doute plein de bonnes intentions même si le discours fut au final plus moralisateur qu’autre chose.

On me ressortit en fait les arguments selon lesquels je ne faisais pas assez d’efforts.

Ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase. Je ne remis plus les pieds dans ce collège. Mais vous vous imaginez bien qu’un tel comportement n’est pas passé inaperçu.

On m’a forcé à voir toutes les semaines le médecin scolaire, qui était visiblement plus préoccupé par des « cas comme les miens » que par les cas d’agressions ou de trafics en tout genre à l’intérieur des établissements.

Et il faut dire qu’on ne m’a clairement pas déroulé le tapis rouge. J’ai eu droit à des menaces de passer devant le juge des enfants, notamment.

Bien sûr, cela me semblait tellement absurde de vouloir m’envoyer au tribunal pour le délit d’être malheureux à l’école que je me défendais. Mais en faisant cela, je ne faisais que m’enfoncer et jouer à leur jeu.

En admettant qu’il fallait leur dire ce qu’ils voulaient entendre, ils ont fini par me laisser tranquilles.

Par la suite, j’ai fait l’école à la maison jusqu’à mon passage du bac S, obtenu avec mention bien. Ce fut une superbe période pour moi où j’ai énormément progressé et ai beaucoup développé mon autonomie, entre autres.

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(Image par Gerd Altmann de Pixabay)

La scolarité, une période trop importante pour ne pas y être préparé

En bref, ce qu’il faut surtout retenir est que la scolarité est une période bien trop importante dans une vie pour ne pas être préparé à l’ ”affronter”… En tant que profils atypiques, vous êtes en effet certains de devoir vivre certaines épreuves.

Et quoiqu’il en soit, ne tombez jamais dans le fatalisme. Il faut vous écouter et vous renseigner sur la meilleure solution pour vous, sans jamais croire un seul instant que vous ne pourrez pas vous en sortir et que vous devrez subir votre scolarité.

Si vous vivez ou avez vécu du harcèlement scolaire par exemple, sachez que vous êtes loin d’être le (la) seul(e) : 1 élève sur 10 serait victime de harcèlement scolaire, même si la gravité des faits varie évidemment.

D’ailleurs, cet article était essentiellement focalisé sur ce qui se passait entre les murs de l’école, mais ce qui se passe à côté est tout aussi (voire plus) important.

Sans le soutien et la présence de mes parents, et en particulier de ma mère, l’histoire n’aurait pas été ainsi.

Comme je l’ai déjà mentionné, beaucoup de personnel dans le milieu de l’éducation en France est mal informé. Je ne cherche pas spécialement à faire des généralités, mais simplement à vous dire qu’il faudra sans aucun doute vous armer face aux épreuves réservées par la scolarité !

Pour cela, demander de l’aide est essentiel. Je conseillerais même de se faire accompagner, que ce soit par un coach, un psychologue compétent ou autre.

Les difficultés que j’ai affrontées ont contribué à la personne que je suis aujourd’hui, et je souhaite transmettre les solutions que j’ai construites au plus grande nombre !

Parmi ces solutions figure notamment la planification, dont vous pouvez consulter un exemple à mettre facilement en place dans cet article. Vous pourrez d’ailleurs télécharger mon livre « 7 conseils pour avoir plus de motivation durant sa scolarité et cartonner ».

Quoiqu’il en soit, n’hésitez pas à laisser vos commentaires, passez une très belle journée et à très bientôt 🙂 !

Note : cet article a été écrit par Pablo Jean du site Scolarité au top.

Pablo Jean

Son Blog: Scolarité au top

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