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#5 – Distinguer ce qu’il est et ce qu’il fait

Dans cet article, apprenez à faire la différence entre les comportements de votre enfant, et la personne qu’il est vraiment.

En adaptant votre manière de lui parler, vous l’aiderez à construire son identité de manière positive. Et vous l’aiderez également à changer ses comportements.

Notre identité

Nous avons tous déjà entendu, lorsque nous étions enfant, nos parents dire:

  • tu es timide
  • tu es bagarreur
  • tu n’es pas fort en math
  • tu n’as pas le sens de l’orientation,…

Il est donc normal, en grandissant, de dire (et de le penser très fort):

  • je louperai mon oral, je suis trop timide
  • je suis bagarreur, faut pas me chercher
  • non mais les math c’est pas pour moi…
  • ne comptes pas sur mon sens de l’orientation,…

Quel aurait été l’impact si vous aviez entendu:

  • “quand tu parles à un adulte, tu ne le regarde pas dans les yeux” plutôt que “tu es timide”. Vous vous seriez donc entraîné à regarder les adultes dans les yeux, et Oust la timidité, vous passez votre oral avec succès!;
  • “tu frappes celui qui te parle mal” plutôt que “tu es bagarreur”. En grandissant, vous auriez appris à contrôler vos gestes pour ne plus frapper celui qui vous parle mal;

Vous voyez où je veux en venir? 🙂

Distinguer identité et comportement

Comportement

“ce que je dis et fais”

Ce que je fais ou ne fais pas, ce que je dis ou ne dis pas, mes actes, conscients ou non. 

Nos comportements :

  • sont conditionnés par ce que je suis (je suis à l’aise en public donc je parle facilement à des nouvelles personnes)
  • ont un impact sur notre environnement (je parle facilement en public donc j’ai un job de commercial, je me retrouve souvent à animer des réunions, etc…)

Identité 

“qui je suis”: 

L’identité correspond à l’image que nous avons de nous-même ; une image qui, bien sûr, évolue au fil de notre existence. 

Notre identité se construit, entre autre, dans les yeux des autres: par nos actes, nos comportements, nos capacités, nos valeurs,…

En modifiant un comportement, nous contribuons ainsi à modifier notre identité.

En apprenant à regarder mes interlocuteurs dans les yeux, je me sens de plus en plus à l’aise pour parler en public: je ne suis donc plus “timide”

Aider son enfant à construire son identité

Comme nous l’avons vu dans les articles précédents, ce sont nos comportements de parents qui permettent à nos enfants de prendre confiance en eux, et qui les aident à évoluer. Nous les influençons notamment de manière positive par:

Les étiquettes du TDAH 

Inconsciemment, dans notre quotidien, nous enfermons nos enfants dans des cases, et nous leur collons des étiquettes qui peuvent souvent être indélébiles.

Faisons un petit tour des étiquettes que nous collons à nos enfants:

Comme on le sait, le TDAH se définit par: 

  • déficit de l’attention : “il n’est pas attentif”, “il est dans la lune”,
  • impulsivité: “il est bagarreur”, “il est impulsif”, 
  • hyperactivité: “il est hyperactif”, “il est bavard”, “il a la bougeotte”,…

Les trouble des apprentissages, par exemple:

  • Dyslexie: “il n’est pas bon en lecture
  • Dysorthographie: “il n’est pas bon en dictée

Les troubles associés, par exemple:

  • Haut Potentiel Intellectuel (HP): “il est HP” 
  • Trouble Oppositionnel avec Provocation (TOP): “il est toujours dans l’opposition” (et on insiste bien sur le “toujours”), “il est provoquant”,…

Et puis après tout: Mon enfant?  “Il est TDAH, HP, DYS et TOP” 🙂 

Et oui, c’est son identité! Il EST comme ça  = il est différent, il est atypique,…

Il aura donc les comportements liés à ce qu’il est:

  • je suis hyperactif donc c’est normal si je cours partout.
  • je suis dans la lune, donc c’est normal si je n’écoute pas la maîtresse.
  • je suis impulsif donc c’est normal si je me bats dans la cours de récréation.

Comment l’aider à évoluer?

Tout simplement en distinguant ce qu’il est et ce qu’il fait.

Nos enfants diagnostiqués TDAH évoluent dans un contexte difficile:

  • ils se sentent souvent exclus des groupes
  • se rendent compte qu’ils sont différents
  • ont tendance à se bagarrer,
  • ont des difficultés dans certaines matières,
  • à la maison, les parents s’énervent souvent contre eux,…

On peut donc souvent les entendre dire:

je suis nul en classe, je suis bête, je suis différent, je suis énervant, je suis…, je suis,…

Ce n’est pas facile au début, mais prenez l’habitude de vous concentrer sur son comportement plutôt que sur ce qu’il est. Soyez factuel!

 Par exemple:

  • “tu es énervant” = “tu parles fort”, “tu cours dans la maison”, “les histoires des adultes ne te concernent pas”… 
  • “je suis nul en math” = “tu n’es pas nul. regardes, tu as compris ça, ça et ça. On pourrait reprendre tes leçons et essayer autrement” 

De la même manière, on évitera de dire:

  • « sois sage », « sois gentil »
  • « tu n’es pas sage », « tu n’es pas gentil »
  • « tu es méchant »

Ces phrases touchent directement son identité. L’enfant, inconsciemment, se dira: »c’est normal que je fasse des bêtises, je ne suis pas un enfant gentil »

Essayez plutôt :

  • « tu as un mauvais comportement »
  • « ton comportement n’est pas correct »
  • « ce n’est pas un bon comportement »

Au début ça ne semble pas naturel. Mais ça le deviendra de plus en plus, et votre enfant assimilera également cette manière de parler.

Pour exemple, un soir avant le dîner:
Mon conjoint me dit: “je suis nul! j’ai oublié de…”
T., qui a entendu son père: “mais non papa, tu n’es pas nul, tu as un comportement nul!”

Ma réflexion sur le sujet

Bien que le TDAH soit reconnu comme un trouble, je me demande si nous n’enfermons pas nos enfants dans la case > TDAH = case ENFANT DIFFÉRENT <

Et en grandissant, notre ENFANT DIFFÉRENT devient un ADULTE DIFFÉRENT.

A force de dire: il est TDAH, il est hyperactif, il est impulsif, il est casse-cou, il n’est pas fort en dictée, en math, il n’arrive pas à suivre en classe, il est dyslexique,…notre enfant finit forcément par croire qu’il EST comme ça.

Et ce que le TDAH pourrait lui apporter de positif (curiosité, créativité, énergie débordante pour se  lancer dans des projets), se transforme finalement en freins dans son évolution.

Ainsi, je pense que nous pourrions limiter les manifestations du TDAH et influencer positivement l’avenir de notre enfant en nous concentrons sur ce qu’il est (en positif) : il est intelligent, beau, curieux, créatif,…), tout en étant factuel sur ce qu’il fait.

Parce que: je peux changer ce que je fais, mais je ne peux pas changer qui je suis.

Si vous souhaitez aller plus loin 

Pour aller plus loin dans la conscience de ce que “je suis”, n’hésitez pas à approfondir le modèle des niveaux logiques (mis au point par Robert Dilts).

pyramide de dilts
tiré du blog penserchanger.com – lire l’article complet ici

Ce modèle donne une représentation structurée de l’être humain au moyen de plusieurs niveaux de conscience, reliés les uns aux autres.

Ces niveaux peuvent être représentés sous forme de pyramide, en partant de notre environnement, pour nous élever progressivement vers les autres niveaux, concernant des aspects de plus en plus intérieurs et subtils de notre être (ce que je fais < ce que je peux < ce que je crois < ce que je suis < mon appartenance).

Le modèle des niveaux logiques est un puissant outil de développement personnel, permettant de mieux comprendre comment nous fonctionnons, quelles sont nos motivations profondes, et de diriger notre évolution en agissant en cohérence avec ce que nous sommes.

Stratégie #5 – distinguer ce qu’il est et ce qu’il fait

Actions:

  • Commencez par remplacer la phrase “il est TDAH” par “il est concerné par le TDAH” ou “il a un diagnostic TDAH”
  • Dès que vous en avez l’occasion, remplacez ce qu’il est par ce qu’il fait (et soyez factuel !)

Et faites nous un petit retour d’expérience 🙂

A bientôt,
Hérade

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1 réflexion sur “#5 – Distinguer ce qu’il est et ce qu’il fait”

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