Fratrie Mieux Vivre le Tdah

le TDAH dans la fratrie

Quand on vit avec un enfant concerné par le TDAH, on doit non seulement gérer les difficultés lié au trouble (débordement des émotions, hyperactivité, grande sensibilité, difficultés de concentration, opposition,…), mais également son retentissement sur le reste de la fratrie.

Quel est l’impact du TDAH sur l’ensemble de la fratrie ?
Quel apprentissage positif peut-on en tirer ?

Enfin, découvrez dans cet article ce qu’en disent les autres parents !

Quelles sont les principales problématiques rencontrées par les parents ?
Quelles solutions peut-on apporter pour aider nos enfants ?

Avec le temps, j’ai compris qu’il y a autant de manifestation du TDAH que de personnes qui en souffrent.

Personne ne sous a appris à être parent, et pourtant nous devons composer chaque jour avec notre histoire et nos capacités personnelles pour aider nos enfants à devenir la meilleure version d’eux-mêmes. Pour cela, nous n’avons pas à culpabiliser ou à rougir de nos erreurs.

30 jours / 30 combats :
Pendant un mois, je vous propose une série d’articles remplis de vos témoignages et de vos astuces du quotidien, pour qu’aucun d’entre nous ne se sente plus jamais seul face aux combats du TDAH.

Le TDAH dans la fratrie

TDAH : quel impact sur les frères et soeurs?

Lorsque l’un de nos enfants nécessite une attention particulière, c’est l’ensemble de la famille qui en est impacté.

La problématique du TDAH n’est donc pas seulement l’affaire des parents, mais elle concerne également les frères et sœurs qui sont souvent en première ligne des manifestations du TDAH.

En effet, les difficultés d’un des membres de la famille nécessite une adaptabilité de l’ensemble des membres de la famille.

En vivant avec un enfant concerné par le TDAH, on comprend aisément que ses frères et sœurs ne peuvent pas rester insensibles aux débordements émotionnels, à l’hyperactivité, l’hypersensibilité, aux crises de colère, à l’emploi du temps adapté en fonction des rendez-vous chez les spécialistes,…

Selon Olivier Revol, neuropsychiatre, pédopsychiatre, et expert reconnu dans la prise en charge du TDAH, les frères et sœurs d’enfants avec TDAH ressentent les mêmes symptômes que les fratries d’enfants souffrant de maladies chroniques (trouble de l’humeur, anxiété,…), mais avec des symptômes supplémentaires, liés aux spécificités du TDAH: conflits familiaux plus sévères, difficultés scolaires (car l’ambiance à la maison est peu studieuse), relations épuisantes, chaotiques, imprévisibles, avec des réactions de colère et de jalousie (l’enfant avec TDAH demande souvent plus d’attention des parents).

« L’enfant porteur de TDAH est difficile à supporter pour l’entourage. Une étude originale confirme cette impression clinique. L’ambiance familiale serait perturbée dans 79 % des cas, et 2/3 des fratries estiment que la cohabitation avec un frère TDAH est difficile. Pire, cette constatation dépasse le cadre des simples conflits fraternels, car 40 % des frères et sœurs se déclarent également inquiets pour leurs parents. Ce retentissement est majeur dans les formes combinées, lorsque l’hyperactivité, l’impulsivité et l’inattention sont associées. « 

O. Revol – réalités pédiatriques # 193

le Dr Revol précise enfin que la place dans la fratrie semble être un facteur aggravant quand l’enfant TDAH est l’aîné. « Les plus jeunes risquent d’imiter les comportements perturbateurs. Leur jalousie est plus intense car l’aîné sollicite plus encore l’attention parentale. « 

TDAH dans la fratrie : découvrez ce qu’en dit Patricia Baguet, pédopsychiatre et thérapeute familiale dans un Service de Santé Mentale

TDAH dans la fratrie : une ouverture sur la différence

Même si la situation n’est pas toujours simple, et j’en suis témoin au quotidien, je pense sincèrement que la situation du TDAH dans la fratrie, comme toute autre forme de handicap, ouvre les frères et sœurs à une meilleur acceptation de la différence.

La confrontation au handicap est une source d’apprentissage au quotidien. Elle enseigne la tolérance, la solidarité, la générosité, légalité et l’équité.

De la même manière, les difficultés liées au TDAH obligent à avoir une meilleur connaissance de soi, de ses propres réactions et comportements. Le stress quotidien n’épargne pas le reste de la fratrie et agit comme un révélateur de qui ils sont vraiment, sans filtres.

Nos enfants grandissent ainsi mieux armés, plus lucides sur le monde qui nous entoure. Ils comprennent qu’être différent ce n’est pas forcément être moins bien.

Le TDAH dans la fratrie : quelles sont vos plus grandes problématiques?

Notre grand avec TDAH et TOP est sous traitement. Mais le soir quand le traitement ne fait plus effet c’est vraiment compliqué: il est surexcité et entraine son petit frère. Il n’écoute pas les limites, fait du bruit, et me teste sans arrêt. J’ai pris conscience de l’effet sur son petit frère quand il pleurait tous les matins en allant à l’école. J’ai compris qu’il avait besoin qu’on prenne soin de lui, et rien que de lui. Qu’on l’aide a traverser cette tempête, même s’il aime son frère plus que tout.

Mon fils TDAH a 7 ans. Il excite ses frères et sœurs à longueur de journée, à longueur de temps et je n’en peux plus. Il excite la fratrie jusqu’à ce que je ne puisse plus rien contrôler.

Ma fille de 8 ans pète les plombs pour un rien, ne veut pas faire ses devoirs, ne veut pas se laver, ne veut pas se coucher. Elle fait des crises de colère à tout bout de champ, me crie après, menace de mort ses frères ou moi-même. Elle peut être en grosse colère et 10 minutes après quand elle s’est calmée seule dans sa chambre, redevient toute mielleuse et douce avec nous. On a tous du mal à gérer ses changements d’humeur et son grand frère ne veut plus lui parler.

Partagez votre témoignage dans les commentaires pour aider les autres parents à se sentir moins seuls face aux difficultés !

Quelles solutions?

Voici quelques pistes pour limiter l’impact du TDAH dans la fratrie:

Même si ce n’est pas toujours évident, il me semble important de communiquer sans barrière sur les raisons de la « différence » du frère / sœur concerné par le TDAH, et sur les conséquences sur la vie de famille.

Rester authentique en toute circonstance, parler avec le cœur, et s’autoriser à exprimer ses émotions et ses limites.

Ne pas comparer les enfants, mais reconnaître les particularités, les qualités et les compétences de chacun. Et valoriser les réussites de chacun, même les plus petites.

Prendre du temps pour chaque enfant.

Privilégier l’équité plutôt que l’égalité dans la fratrie : adapter ses demandes, mais également les autorisations, en fonction des particularités de chacun.

Eviter de privilégier l’enfant avec TDAH en intervenant systématiquement en sa faveur.

Eviter également de confier aux frères et sœurs des responsabilités qui ne sont pas les leurs.

Ce qu’en disent les autres parents

« Chez nous, j’ai décidé de les séparer le soir. Je les ai inscrits tous les deux au périscolaire pour qu’ils puissent passer la fin de l’après midi ensemble. Quand je les récupère vers 18h, ils passent un petit moment dehors pour se défouler avant de rentrer dans la maison (environ 15 min comme un sas de décompression) puis je les sépare : ils ont chacun une routine différente pour éviter de se croiser. Ca me déchire le cœur d’agir de cette manière, mais ça nous permet de passer des soirées beaucoup plus sereines et donc l’impact est positif pour tout le monde »

« Quand vraiment il est surexcité et embarque sa sœur dans ce tourbillon d’énergie je lance un jacques a dit (lève les bras, touche ton nez chatouille tes pieds, saute à cloche pied…) ils ont 7 et 4 ans 😊 clairement ce n’est pas miraculeux ca ne marche qu’une fois sur 3 mais c’est toujours ça »

« Tout a commencé à s’apaiser lorsqu’il a fini par comprendre, et accepter sa singularité. Le déni, impulsé par le rejet des autres a des effets catastrophiques sur la construction de la personnalité, la cohésion familiale…et nos nerfs. Des tonnes de patience, d’amour et d’accompagnement dans la défense de son droit à la différence (je crois que c’est la part la plus difficile) aident énormément. Il n’y a pas de solution miracle, il reste impérieux de se ménager des moments pour soi exclusivement, égoïstement…et les revendiquer sans transiger: l’hypersensibilité de nos enfants et leur fine intelligence leur permettent de nous l’accorder car ils possèdent une précieuse générosité. »

Quelles sont vos propres solutions ?

J’espère que cet article vous aura apporté quelques pistes pour améliorer l’ambiance de la fratrie.

Et vous, quelles sont les méthodes que vous avez mises en place pour aider vos enfants ?

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TDAH et énurésie
TDAH et hypersensibilité

Sources:

Réseau DYS-42 : La fratrie d’un enfant aux besoins particuliers

Réalités Pédiatriques #193 – Questions flash à Olivier Revol

Hérade

Coach parental | TDAH | Burnout parental

Je vous accompagne vers une parentalité bienveillante et équilibrée pour vous permettre de retrouver la plaisir de passer des moments en famille.

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